%##1@ Et vous, quel travail feriez-vous si votre revenu était assuré ?.

En décembre 2008, usant d’un droit accordé à tout citoyen allemand, Susanne Wiest lançait une pétition en ligne demandant au Bundestag de se pencher sur la question du revenu minimum garanti. Il lui fallait 50 000 signatures ; elle en a obtenu 120 000. Son audition par les députés s’est déroulée le 8 novembre dernier. Travaillant comme maman de jour, et peinant à joindre les deux bouts, elle-même a été ralliée à l’idée par sa rencontre avec Enno Schmidt et Daniel Häni, auteurs d’un film intitulé Le revenu de base - Une impulsion culturelle, qui, après avoir connu un succès fulgurant sur l’Internet germanophone, vient d’être traduit en français. Si le thème a été popularisé en Allemagne et en Suisse, ce n’est pas le cas en France. Dommage, car le revenu de base, pochette surprise plutôt que modèle de société clés en main, ouvre des perspectives passionnantes : il imbrique étroitement aspirations personnelles et collectives, et bouleverse nos idées sur le travail.

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- décembre 2010
%##3@ « Marianne, ta tenue n’est pas laïque ! ».

« Les filles voilées parlent » ? On en voit d’ici qui, au seul énoncé de ce titre, brandissent le crucifix et agitent la gousse d’ail. Autant dire « Belzébuth parle », ou « l’Etrangleur du Yorkshire parle » ! Au cours des mois qui ont précédé le vote de la loi du 15 mars 2004 interdisant le voile à l’école (hypocritement baptisée « loi sur la laïcité à l’école »), l’hystérie médiatique autour de cette question a persuadé la population entière que ces jeunes filles qui choisissaient de ne pas montrer leurs cheveux ou leurs oreilles, sorte de démons femelles, étaient la source de tous ses maux, et constituaient le principal problème auquel le pays était confronté - « c’est à cause de vous que tout va mal en France » revient souvent parmi les invectives qu’elles rapportent. On s’est déchiré sur le sujet, on a produit une quantité ahurissante d’arguments en faveur ou en défaveur d’une loi, mais on n’a pas jugé bon de demander leur avis aux principales intéressées. C’est à cette lacune que vient remédier le livre d’Ismahane Chouder, Malika Latrèche et Pierre Tevanian, qui montre l’ampleur des dégâts - absolument invisibles dans les médias - causés par la loi de 2004.

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- avril 2008
%##1@ Sacrées espèces
et menteurs menacés
.

Du kaki dans les yeux, des emmerdes plein la tête, extinction programmée. Des semaines durant, à Bogny-sur-Meuse, dans une cuvette au fin fond des Ardennes, une centaine d’ouvriers, parfois en tenue de camouflage, traquent leur dignité, leur honneur ou leur fierté, chapardés par un patron-braconnier. Le trou tombe en ruines. La mécanique du piège s’avère grossière : en promettant la main sur le cœur de les soigner, le viandard arrache les bêtes exténuées à la barre du tribunal de commerce ; il les dépèce (vente des stocks, des bâtiments, des terrains et des rebuts, transformation des machines en ferraille) et, avec la plus-value réalisée, se paie grassement, s’achète un meilleur couteau et repart fureter dans les sous-bois des vallées ardennaises. Les licenciés en puissance, les vivants en sursis ont le mauvais goût d’arguer que le braconnier avait la cote dans la grande famille, chez les consanguins de l’UIMM et du MEDEF. Et réclament aux organisations patronales une indemnité de 50.000 euros par personne. Scandale dans le scandale. Ce ne sont pas deux histoires ; ceci est un carambolage.

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- mars 2008
%##3@ Les roseaux sont des cons.

Au départ, il y avait cette formule bucolique, glissée dans une note interne de l’assurance chômage, à l’été 2003 : « Il faudra informer les chômeurs de la réduction de leurs droits au fil de l’eau. » Début 2004, on y était : le niveau qui monte, le courant qui s’accélère, et, quand l’eau arrive à hauteur de la tête, la société qui donne un bon coup de pied au visage. En tout, au cours de l’année, ils devaient être 850.000 chômeurs à se voir les uns après les autres priver avant terme de leurs allocations : recalculés, vivres coupés, tout simplement - et pourquoi se gêner ?... En mai, les associations de chômeurs qui avaient porté l’affaire en justice ayant obtenu gain de cause, le ministre Jean-Louis Borloo annonçait la réintégration dans leurs droits de tous les « recalculés », rétablis a minima dans leurs minimas. Quelques mois plus tard, les mots feutrés de ces hommes et de ces femmes en lutte contre l’idée qu’on veut les obliger à se faire d’eux-mêmes, remixés avec les propos obscènes de leurs bourreaux, nous brûlent encore.

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- septembre 2004
%##1@ « Ainsi que les opérations d’ordre public ».

Un mort pour l’éternité, des dizaines de disparus pour une dizaine de jours, six cents blessés pour des centaines d’heures. C’était ça, Gênes. Un massacre, une boucherie. Mais pas seulement. Dans la capitale ligure elle-même, il existe un chant traditionnel, polyphonique, celui des dockers qui, une fois le labeur terminé, font trallalà, trallalà en chœur dans les bars. Gênes, des choses et d’autres, des voix et des sons. Durant les jours du G8, avant, pendant et après la catastrophe, un gigantesque trallalero a retenti dans toute la ville. Des centaines de milliers de manifestants, des femmes, des hommes et des enfants, qui hurlent tantôt de panique, tantôt de bonheur, tantôt de colère ; des forces militaires qui cognent leurs matraques tantôt sur leurs boucliers, tantôt sur la gueule qui passe à leur portée ; des commentaires idiots mais énoncés doctement ; des idées de transformation avancées à voix basse, des histoires, des prières, des chants.

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- août 2001
%##3@ Dernières nouvelles de l’imaginaire du monde.

Spécialisé dans la diffusion de « films du Sud » (Asie, Afrique, Amérique Latine), le distributeur suisse Trigon-Film maintient à la force du poignet une diversité dans une offre cinématographique squattée par les blockbusters hollywoodiens. Créée en 1988 par un journaliste, la fondation effectue sa sélection, dans les festivals du monde entier, sur le seul critère de la qualité du film : les cinéphiles lui doivent des découvertes inoubliables. Elle fonctionne grâce à des subventions, mais aussi grâce à une association dont les membres ont ainsi les moyens de peser directement sur la programmation des salles de leur ville. A l’heure où une diversité en toc, fabriquée par le marketing et la publicité, tente de masquer la standardisation croissante des modes de vie, Trigon maintient une réelle diversité des points de vue et des imaginaires. Il s’est constitué un fonds où l’on vient puiser de l’Europe entière. Rencontre avec sa représentante en Suisse romande, Irène Fall-Lichtenstein.

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- août 2001
%##1@ « Le geste même de la résistance ».

En juin dernier, à Montreuil, le hangar de la Parole Errante, la structure du dramaturge Armand Gatti, présentait une exposition foisonnante, qui lui servait à réfléchir à ses prochains travaux de transformation. Intitulée « Les Voyages de Don Quichotte », elle déclinait les diverses composantes du lieu à venir : Le lieu comme compagnonnage, Le lieu comme inventaire des soulèvements, Le lieu comme bibliothèque... Y étaient réunies toutes les grandes figures qui peuplent l’œuvre et la vie de Gatti, résistants de tous temps et de tous lieux : Antonio Gramsci, Durutti, les jeunes Allemands opposants au nazisme du réseau de la Rose Blanche... De leurs actes, l’exposition extrait et transmet le message essentiel, la cohérence interne, les idées et les convictions qui les guidaient, et qui sont inaltérables, quelle qu’ait été l’issue effective de leur combat. Pour une déambulation moins raisonnée : carnet d’exposition.

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- août 2001
%##3@ « Quand on s’investit dans un lieu, il devient vivant ».

En plein centre-ville de Genève, à un jet de pierre de la gare, le promeneur a soudain l’impression de se retrouver en plein dans L’An 01, l’utopie en bande dessinée de Gébé. Sur le périmètre de l’Ilot 13, déclaré « alternatif » - de guerre lasse - par les autorités elles-mêmes, les vieilles pierres arrachées aux griffes des bulldozers se mêlent à des logements récents, tous à taille humaine. Les bâtiments entourent un immense jardin envahi d’herbes folles et de jouets d’enfants. Les rez-de-chaussée abritent une épicerie bio, une librairie de seconde main, des ateliers d’artisans, des associations écolos... Ici vivent quelque 450 personnes. L’autogestion, les habitants, qui se battaient pour sauver leur quartier, l’ont conquise de haute lutte, il y a bientôt vingt ans. « Nous pensons que les rapports entre les habitants, les passants d’une ville doivent se nouer sur d’autres bases que celles des soldes ou des rencontres entre propriétaires de chiens », assènent-ils. Et ils prouvent, grandeur nature, que c’est possible.

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- juin 2001
%##1@ « L’Italie que j’ai en tête ».

« Le peuple italien est le peuple immortel qui trouve toujours un printemps pour ses espoirs, pour sa passion, pour sa grandeur », lit-on au fronton d’un bâtiment romain, près de la Piazza del Popolo. Au mois de mai 2001, se dérouleront en Italie des élections législatives et municipales qui risquent bien de voir une droite ultra-libérale, populiste et post-fasciste, conduite par le magnat de la télévision Silvio Berlusconi, prendre le pouvoir. A Rome, on a nettoyé la place à l’occasion des déferlements de pèlerins pour le Jubilé ; elle est désormais libre pour son nouveau maître qui, grâce à une propagande quotidienne, façonne le mythe d’une société réconciliée où on pleure la disparition des grands intellectuels comme on pleure devant les talk-shows télévisés, où le mal ne peut venir que de l’étranger, où les mots et les idées paraissent devenus définitivement interchangeables.

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- mars 2001
%##3@ « Nous ne sommes pas en trop, nous sommes en plus ».

Depuis des années, ils organisent les manifestations les plus éclatantes avec ceux que les pouvoirs publics, le patronat, les syndicats (à des degrés divers) et l’opinion publique, concentrés sur leur croissance retrouvée et les yeux rivés à l’horizon du plein-emploi, ne veulent plus voir : les chômeurs et les précaires. Ils portent les images et les signes dans le conflit social et ils introduisent le conflit social dans les images et les signes. Dans l’entretien avec Philippe Villechalane et Gérard Paris-Clavel que nous publions, le président de l’association de chômeurs APEIS et le membre fondateur du collectif de gens de l’expression Ne Pas Plier ne se contentent pas de bousculer les conventions ; ils poussent à répondre à l’urgence de la misère et, dans le même mouvement, à penser un autre monde. En les écoutant, on comprend bien qu’au fond, le danger, ce n’est pas que le chômage du chômeur en lui-même, mais aussi le chômage des représentations, le chômage de la politique, le chômage du désir, le chômage du savoir, la précarité de l’écoute. Fondée en 1991 « pour qu’aux signes de la misère ne puisse s’ajouter la misère des signes », l’association Ne Pas Plier s’est lancée dans quelques précieuses entreprises d’éducation populaire et de révolution dans le quotidien, comme l’Epicerie d’art frais et l’Observatoire de la ville. Petite visite dans l’atelier de Ne Pas Plier où tout est gratuit, et ça n’a pas de prix.

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- mars 2001
%##1@ « Créer des lieux où l’on peut reconstruire son identité ».

Quand Ricardo Montserrat lui a annoncé qu’il partait à Roubaix écrire un roman policier avec des chômeurs, Patrick Raynal, le directeur de la Série noire, l’a prévenu : « Si c’est bon, je ne prends pas. Si c’est génial, je verrai. » Quelques mois plus tard paraissait Ne crie pas, roman très noir, parfois insoutenable, mais prenant et poignant. Un peu plus tard sortait sur les écrans Sauve-moi, un film adapté du livre par le cinéaste Christian Vincent, qui avait participé à l’atelier. Ricardo Montserrat, écrivain d’origine espagnole qui a longtemps vécu au Chili, raconte comment les histoires de chacun et les tensions qui traversent un groupe humain se traduisent et se transcendent dans la fiction, et comment son propre parcours a nourri sa conception de l’atelier d’écriture.

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- janvier 2001
%##3@ Marseille-Naples, la chienlit, c’est elles.

Après des années de résignation, une contre-offensive sème enfin ses grains de sable dans les rouages de la mondialisation. Pierre blanche après pierre blanche, rendez-vous après rendez-vous, le mouvement social se construit une histoire : Seattle, novembre 1999 ; Millau, juin 2000 ; et bientôt - en décembre 2000 -, Nice. Or, loin de ces manifestations ponctuelles et surmédiatisées, il existe aussi - le sait-on assez ? - une géographie de la résistance permanente. A Marseille et à Naples, par exemple, ports antiques de la Méditerranée, chaudrons toujours au bord de l’explosion sociale, artistes, militants de la nouvelle radicalité et rescapés du vieux monde ouvrier émergent pour bousculer à leur manière les lois d’airain de l’ultralibéralisme. Pratiquant, parfois dans le même geste, la critique artistique et la critique politique, voilà qu’à Marseille comme à Naples, on pointe du doigt un autre cap, à mille lieues de l’uniformisation du monde et de sa soumission au marché. Il ne faut pas croire ceux qui prétendent qu’il n’y a pas de vagues en Méditerranée.

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- novembre 2000
%##1@ Le lieu de leurs rêves.

Transformer l’ancien siège des usines Renault en une gigantesque ruche où se déploierait dans l’exubérance toute la gamme des activités humaines, festives et créatrices : danse, spectacles de rue, édition de journaux, production de disques et de films, art contemporain, restaurants cosmopolites, bars interlopes, raves géantes, bals au son de l’accordéon, combats de Tae Kwon Do, cinéma 3D, flânerie à bicyclette, expériences cybernétiques... C’est le projet, baptisé Utopia, Inc., l’Ile des Plaisirs, conçu en 1992 par un étudiant en architecture, Nicolas Ledoux, et un jeune universitaire, Mathieu O’Neil. Rencontre avec Nicolas Ledoux, au moment où est relancé le débat sur l’avenir de l’Ile Seguin.

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- juin 1999
%##3@ Ceux de la Dalle.

Pendant dix ans, Gilles Larvor a photographié la vie quotidienne des habitants de la ZUP d’Argenteuil, en région parisienne. A travers les jeux des enfants, les fêtes de quartier, la glande dans les cages d’escalier, l’effervescence associative, les intérieurs dépaysants des appartements, ses images intimistes et chaleureuses témoignent, fondent une mémoire collective. L’écrivaine Leïla Sebbar s’est inspirée de trois d’entre elles pour écrire trois nouvelles dures, où les rêves et les souvenirs viennent s’écraser contre une réalité sociale ou politique implacable. Gilles Larvor nous raconte son travail et commente quelques photos du livre qui lui tiennent particulièrement à cœur.

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- avril 1999
Sur cette pierre, mon empire.

Des terres agricoles et quelques sommets de kitscherie à l’horizon. Voyage photographique à Serris, aux portes de Disneyland Paris. Dans cette enclave territoriale arrosée à gros bouillons par les devises du rêve, les sam’suffit poussent comme des champignons.

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- décembre 1998
%##3@ Théâtre mitoyen.

Ah, si le théâtre touchait tout le monde ! S’il nous faisait découvrir des auteurs en phase avec l’époque, au lieu de s’extasier éternellement sur la modernité de Racine ou de Shakespeare ! S’il se décoinçait un peu ! Si les actes suivaient les belles paroles ! Impossible ? Au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis, Stanislas Nordey et son équipe prouvent le contraire 340 jours sur 365 (en attendant mieux). Dimanches festifs au théâtre, ateliers, quadrillages des quartiers, tarif unique à 50 francs, pléthore de spectacles à vif... Leur foi soulève des montagnes. Idéaliste pragmatique et malicieux, Nordey raconte cette première année passée à éveiller les désirs, à tisser des liens, à réinventer un théâtre public.

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- décembre 1998
Présents français.

Qui sont-ils ? Cette question est bien plus cruciale qu’il n’y paraît. Après Mémoires d’immigrés, nous sommes allés les entendre, tous les quatre, histoire d’éprouver ce que le film de Yamina Benguigui avait bien pu déclencher. Chaque fois, au bout d’un moment, la conversation a rompu ses bâtons et s’est tournée vers l’aujourd’hui. A 26 ans, immigré de la première génération, Amazigh Kateb, chanteur du groupe grenoblois Gnawa Diffusion, dépeint les errances identitaires des jeunes des troisième et quatrième générations. En première ligne lors des marches des Beurs dans les années 80, Nadia Zouareg s’en est retournée dans le Nord, à Roubaix, d’où elle observe aujourd’hui délinquance et déliquescence. Militante au Mouvement de l’immigration et de la banlieue, chaque jour plus estomaquée par le scandale de la double peine, Fatiha Damiche fait un retour vers la langue de son père, manière d’honorer son souvenir. A Argenteuil, Mokhtar Merkaoui, devenu français, préside encore l’Association des travailleurs marocains de France.

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- novembre 1998
« La précarité des journalistes les pousse à négliger le travail d’enquête ».

Gilles Balbastre n’a que faire des logiques de carrière. Un jour, il a troqué sa caméra de correspondant de France 2 dans le Nord pour la serviette d’apprenti sociologue. Entre désillusions et espoir, Gilles Balbastre raconte son parcours et promène son regard parfois désabusé, toujours perçant, sur le système médiatique. Alors que Serge Halimi - dans son pamphlet Les nouveaux chiens de garde - dénonce les compromissions de quelques généraux, il se penche, lui, sur le moral des troupes.

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- mai 1998
%##1@ Mémoire vive.

Le Fresnoy, Studio national des arts contemporains, accueille depuis un an à Tourcoing la crème des étudiants en art du monde entier. Avant sa reconversion, tout au long du siècle, ce bâtiment spectaculaire a été le rendez-vous de tous les Tourquennois, qui venaient y voir un film, patiner, danser ou assister à un combat de catch. Trois couples sur quatre s’y rencontraient. Les souvenirs hantent toujours les murs.

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- avril 1998
Tout doit disparaître.

Un samedi après-midi à Euralille, centre commercial à l’architecture futuriste qui tend vers l’abstrait, à la frontière entre réel et virtuel. Arche de Noé moderne, le mastodonte recrée par bribes toc et disloquées un monde d’avant le déluge où tout est à vendre. Voyage au centre commercial, exploration de la ville dans la ville.

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- mars 1998
Terrains à bâtir.

En ligne directe de Toulouse, les Fabulous Trobadors sont montés à Libercourt, petite bourgade à la lisière du Pas-de-Calais et du Nord, pour animer des ateliers d’écriture musicale. Pendant trois mois, ils sont venus porter la preuve que « partout, on peut faire des choses », que « ce n’est pas à Paris que tout se fait ». Dans un Nord qui semble s’oublier toujours plus, Claude Sicre, chanteur-parolier d’une petite musique de proximité, est venu allumer des contre-feux, agiter les histoires des gens du cru.

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- janvier 1998
%##3@ Impasse Verhaeren.

Quartier parmi les quartiers, le Faubourg de Béthune, en périphérie de Lille, vivote, tranquille, à l’abri des caméras. Sa géographie déconcerte. Les grandes tours HLM côtoient les maisons individuelles, les boulevards font office de frontières entre les sous-quartiers, les terrains de foot se transforment en terrains vagues, et inversement. Le Faubourg de Béthune collectionne les clichés. Des jeunes traficotent, les îlotiers patrouillent, du rap fuse, les gens se regardent en chiens de faïence, un fast-food restaure, le troisième âge ne s’attarde pas, des associations s’activent, les volets se ferment, les voitures accélèrent. Et puis, à côté de ça, il y a une vie aussi. Une vraie vie, irréductible, complexe. Où l’on parle de Rubens et Modigliani. Où l’on croise le Père Noël en goguette dans les rues désertiques du quartier. Où l’on se cherche.

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- décembre 1997
Périphéries, décembre 2010
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